Smart/ interview Janvier 2010

Paracommand’Art: un exemple liègeois d’un réseau-label

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Les Paracommand’art c’est un regroupement de structures, de personnes autour d’une idée commune: la démocratisation de la pratique artistique: l’art par tous et pour tous.
Une philosophie, un réseau, un label. Rencontre avec deux «parac»:

Werner Moron, fondateur, inspirateur des Paracommand’Art

Différentes interrogations sur le public et le lieu de l’œuvre…
J’essaye de travailler hors du champ organisationnel de l’art et au dehors. Et je me pose la question de savoir si dehors existe encore. Lorsqu’on est dehors, est-ce qu’on est toujours quelque part? Alors, j’ai fait des expériences, où je vivais 5 jours et 5 nuits quelque part, dans l’espace public, à attendre que le sujet vienne jusqu’à moi. Tout ça sans prévenir, sans mettre autour les traces qui permettent de dire qu’il s’agissait de l’art. L’idée était d’être directement confronté à ce type de public. Il ne venait pas, il passait. C’est là que j’ai commencé à inventer tout le lien qui me manquait avec un public qui n’a pas spécialement les codes pour appréhender les œuvres une fois qu’elles sont mises dans la position habituelle de l’œuvre (galerie, musée). Dans ces lieux où il y a une forme de protection que j’avais envie de bouger pour voir la zone de dilatation qu’il y a entre la réappropriation et l’impact réel que l’art a dans nos époques, quand on retire tout le champ organisationnel de l’art. Donc, Paracommand’art c’était «à côté» (para), command’art, c’était précis, organisé. Et surtout, c’était sauter sur des situations sans savoir ce qui allait arriver.

Jonas Luyckx – La Film Fabrique, structure participante des Paracommand’Art

Un objectif artistique…
Ce qui caractérise les Paracommand’art, c’est l’action dans un domaine bien spécifique, où un trajet doit être fait entre un public et l’art, le public va utiliser l’expression artistique. L’envie n’est pas de faire du corporate, même si c’est incontournable. L’idée est toujours d’avoir un travail artistique. Parmi nos critères par exemple, le parcours, le processus va être aussi important que le résultat. Même si le résultat doit être d’une qualité irréprochable, car c’est cette qualité qui va permettre que le projet continue à vivre et pourra entrer dans des sphères auxquelles il n’était pas destiné au départ. La qualité du travail fait en Maison de Jeunes par exemple, fait qu’il pourra aller au-delà.

Une philosophie…
Paracommand’art, c’est le principe du réseau-label qui rassemble plusieurs associations, des compétences, des énergies différentes avec une même vision. Des gens qui ont confiance les uns envers les autres et qui ont l’habitude de travailler ensemble. C’est d’abord une philosophie avant d’être un réseau, un label. Les gens doivent se retrouver dans cette façon de penser. Tout cela découle d’une pratique quotidienne, d’une utilisation. On nomme, on s’appelle Paracommand’Art parce que nommer les choses, ça te donne une force, ça clarifie. Face à des institutions, face à des personnes, tu as un autre poids que si tu viens tout seul. L’intérêt c’est aussi qu’on se revendique d’un travail général fait au nom de Paracommand’Art. Par exemple, on peut se revendiquer tout autant des ouvrages édités que des films sur lesquels on a concrètement bossé. NOUS sommes Paracommand’Art, voilà ce qu’ON a fait.

Un réseau… Un label
D’habitude, chacun travaille dans son coin, fait des choses similaires sans rassembler les compétences en un point. Le gros problème du réseau pour certaines personnes, qui pourrait faire qu’elles ne puissent s’inscrire dans un réseau comme le nôtre, avec leurs structures personnelles (qu’elles ont créées), c’est que les Paracommand’Art, c’est une appellation qu’il faut s’approprier et pas la considérer comme quelque chose développé par d’autres. Il faut être actif, travailler sous ce label et non pas d’abord pour sa propre structure. On fait partie intégrante du label à partir du moment où on se définit en tant que tel et qu’on y a clairement une position, une activité, une implication. L’intérêt est qu’il puisse y avoir des ponts entre les uns et les autres. C’est un réseau, c’est quelque chose qui va toujours être en perpétuel mouvement.

Comment ça se passe au niveau de l’organisation?
Pour chaque axe (formation par exemple), pour chaque pôle aussi (image, danse, théâtre), il y a une structure compétente responsable. Ce sont ces responsables de secteur qui portent tel ou tel projet en fonction encore une fois de ses compétences et qui fait appel aux autres membres du réseau. Les responsabilités, la délégation se construisent relativement naturellement. Pour chaque projet, une structure porte le projet et gèrera la partie administrative en son nom (financement, facturation). Dans la gestion du réseau, ça permet d’alléger les tâches. Plus on est dans le réseau, plus on se répartit les tâches et les responsabilités. Si une structure ne gère pas un projet directement, elle pourra être sollicitée par la structure porteuse, sans pour autant s’occuper de la partie administrative ou autre. Dans ce cas de figure, la structure intervenante fait son boulot de base. Et en même temps, toutes les structures soutiennent le projet, les partenariats sont acquis.

website: www.paracommandart.org

Propos recueillis par Sophie Bodarwé
– coordinatrice SMartBe Wallonie –

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